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Société des Auteurs de Normandie
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Société des Auteurs de Normandie
4 juillet 2013

Daniel Costal

Unknown

 

Ses romans : 

 

Numériser

 

Numériser 2

 

(Cliquez sur les feuillets)

 

Roman sur l’outre-mère, Négropolitain est aussi

celui d’un adieu au père.

Négropolitain raconte la trajectoire et la formation de Joseph, un jeune parisien d’origine martiniquaise qui n’a jamais vécu en Martinique (à part quelques vacances dans son enfance, il n’en connaît que des bribes, fragments épars de son histoire familiale un peu compliquée). Jusqu’à l’adolescence il vit sa petite vie de banlieusard sans trop se poser de questions et puis, forcément, à l’occasion de changements dans sa vie et aussi parce qu’il mûrit, il se rend compte qu’une simple minuscule « goutte de café dans sa tasse de lait » a conditionné, déterminé son existence et sa venue au monde adulte.

Ainsi s’empare-t-il, comme d’un puzzle, du roman familial dont il ne maîtrisait pas jusqu’alors tous les ressorts, il reconstitue le fil de l’Histoire qui, de la Caraïbe conduit jusqu’à cette banlieue nord où il a grandi et s’est construit. Il rêvera jusqu’à l’idéaliser cette île creuset. Il voudra s’identifier à elle, mais cela n’ira pas de soi, car il comprendra qu’il n’est pas un « vrai » antillais. Pas de chance, à cause cette peau trop bronzée, il vérifiera aussi à maintes reprises qu’il n’est pas non plus un « vrai » parisien... le complexe du négropolitain.

Pas facile. Pour autant, grâce à son entourage, grâce à ses qualités d’adaptation, grâce au sport, il va toutefois se réaliser et s’apaiser. C’est un roman de personnages : Ceux qui constituent sa famille :

Nate, sa sœur, déterminée et volontaire • Bruno, son cousin martiniquais, une tête brûlée dont les actes irréfléchis amènent des catastrophes • Marie-Ca, sa tante, mère de Bruno, qui tient les clés du secret • Maddy et Lucien, ses grands-parents, ceux qui ont émigré dans les années 60, qui ont installé la famille à

St Denis • Max, son père, ancien boxeur, contenant à chaque seconde une puissante pulsion de violence

Ses amis : • Liam, le colosse irlandais, dépressif et lui-même en quête d’identité • Tricia, la femme du précédent qui va jouer un rôle inattendu • Djamel, vieil ami de Max, il a initié Joseph à la boxe et en a fait un champion • Sabine, l’interprète, sex friend ou girl friend ?

Les rencontres : Aimé Césaire, Richard Bohringer, Abdel El Kandili.

On peut dire, en reprenant l’expression de Raphaël Confiant dans Antilla Blog (à propos des films « Case Départ » et « la Première Etoile »), que ce livre est bien celui d’un Noir français ou d’un Français noir et non celui d’un antillais, là–dessus l’auteur ne fait nulle confusion, et c’est justement ce qui présente un grand intérêt, tant pour les Français blancs que pour les Antillais.

En toile de fond, autant qu’en personnages secondaires, la Martinique, l’Irlande, l’Ile de France : triangulation culturelle et sentimentale qui met en perspective les îles matrices et forme un imaginaire géographique où s'apprirent la diversité et la mobilité. Ne sommes-nous pas les uns et les autres, des îles perdues dans l’océan de l’incertitude qui cherchent à tisser des liens avec d’autres îles, en quête d’autres rivages ?

 

Négropolitain ? Extrait (prologue).

Nous en avions mis du temps à avoir cette discussion. Pour un mot. Un mot qui, par sa sonorité, son nombre de syllabes, est facile à utiliser pour désigner les personnes d’origine antillaise, vivant ou ayant vécu en France métropolitaine. Un mot qui est un jeu de mot. Un mot de mots mêlés, de sangs mêlés. Un mot qui ne se veut pas injure, mais un mot qui réduit et qui enferme. Mot schizophrène qui se réfère à des vies dédoublées, comprenant un là-bas et un ici. Mot qui jette un pont fragile au-dessus de l’océan. Mot contenant des cultures entrecroisées, des contradictions identitaires. Mot qui interdit d’oublier jamais qu’il y eut un commerce triangulaire, un Code Noir, mot violent qui exploite, qui rejette. Mot-copain qui interpelle. Mot universel où se reconnaissent le cantalou de Montparnasse, le catalan de Tourcoing, le corse de Vénissieux, et tant d’autres déracinés qui pourraient ensemble proclamer « nous sommes tous des négropolitains ». Mot dialectique et paradigmatique. Mot qui signe toutes les acculturations, mot qui n’est qu’un mot et qui provoque tant de remous. Mot sédiment, avatar du colonialisme, du centralisme, du paternalisme. Mot bâtard, comme un projet malhabile pour qu’advienne la diversité. Un mot enfin, cosmopolite, pour alerter. Pour dire que ce n’est pas gagné.

 

Paroles d’auteur

 

Un hommage à Tony Delsham.

 

« Comme le narrateur, je me pris de passion vers 18, 20 ans pour la littérature antillaise, puisque c’était le moyen pour moi de trouver écho, de trouver réponse, de puiser force et philosophie pour grandir serein. Or de tous, parmi tous, c’est Xavier qui m’a mis le coup de pied au cul qu’il fallait pour ne pas m’apitoyer sur moi-même. Pour comprendre à quel point ma petite histoire pleine de trous comptait peu à côté de celle de tous les Xavier ou Mouloud de la terre. Oui, Monsieur Delsham, avant Césaire, plus que Confiant ou Zobel, c’est lui qui sans le savoir a aidé le négropolitain que j’étais à advenir. Blanc que j’étais dans mon éducation et métis sur ma peau (mais quel poids la peau !), j’ai admis que j’étais lié à l’esclavage, au colonialisme, et que sans eux je n’aurais pas existé ».

 

La part de l’auto.

« Je voulais parler d’identité, d’itinéraire, de métissage. A travers un roman, il était possible de traiter ces sujets en s’intéressant à des personnages, à leurs vies, plutôt qu’à des concepts, que je traite avec mes étudiants à l’ETSUP : discrimination, migration, normes, territoires... Le roman permettait aussi de prendre en compte le temps qui passe: évènements et personnages sont assujettis à des époques qui s’enchaînent et qui façonnent les psychologies, forgent les représentations ».

« (...) ainsi, il ne s’agit pas d’une autobiographie. C’est bien une fiction qui est proposée, adossée à des éléments autobiographiques plus ou moins fidèles, des figures plus ou moins réelles, souvent composées à partir de plusieurs personnes qui existent ou qui ont existé. On s’en doutera, l’histoire est cependant nourrie à la source du réel, pétrie de rencontres, d’anecdotes, de ressentis, d’aventures, de voyages et de passions, qui ont donné leur épaisseur aux protagonistes et m’ont permis de dessiner avec assez de précision certains lieux essentiels. Tout un vécu où j’ai puisé l’inspiration. Donc, Joseph ce n’est pas moi ! Au mieux est-il un double trouble à la manière de Portnoy pour Philip Roth ou de Solal pour Albert Cohen, mais un double assez éloigné en dépit de sa couleur de peau. Si je lui ai fait exercer un métier éducatif et si j’en ai fait un boxeur, c’est davantage par facilité que par projection ou transfert : étant compétent pour parler de ces domaines, ça me faisait, il me faut le reconnaître, moins de recherches ! Joseph, c’est plus le vecteur de mon propos sur la singularité, la différence, qu’une mise en scène égotiste. C’est plus le symbole d’une adolescence café au lait qu’à proprement parler le centre d’une autofiction. Et, question café au lait, j’étais également compétent ».

 

Métis.

« Je voulais partager quelques réflexions : - Il est d’autres voies que la complainte du malheur pour donner à comprendre les chemins d’émigration : des voies résilientes et positives, bordées de dignité, de réussites et de joies simples, loin de l’apitoiement et de l’amertume. - Redécouvrir la culture et les logiques des générations précédentes, les recevoir comme un choc, une percussion dans le bain hybride et désemparé où l’on a grandi, c’est fort intimidant. Les voyages, l’amitié accompagnent ce difficile processus de réappropriation. - Un métis, vous êtes-vous jamais demandé ce que c’est ? Un point de convergence ? Une occurrence ? Une rencontre improbable entre des mondes et des histoires qui aboutissent jusqu’à lui ? Ce peut être accablant, mais que de richesses en contrepartie ! Métis, un destin qui peut vous « sonner pour le compte » ou vous rendre invincible ».

 

Un écrit vain ?

« (...) Après un long parcours d’envois à des éditeurs, de retours plus ou moins personnalisés et d’impasses cruelles, le texte, intitulé dans sa première version Chroniques Insulaires, restait non publié. Je recueillis bien les encouragements de Gaston KELMAN1, d’Alain MABANCKOU2, d’une gentille lectrice du Dilettante et quelques mots agréables de deux ou trois autres maisons, mais rien n’advint de concret. Jusqu’à l’inespéré coup de fil de Laurence SCHWALM, directrice des Editions Ex-Aequo3. Grâce à sa confiance et à ses suggestions, Négropolitain va rompre les amarres et prendre son envol enfin, me libérant du même coup, m’autorisant à expérimenter d’autres narrations : je ne manque pas d’idées ».

 

L’histoire.

C’est son dernier voyage en Irlande et celui-ci tourne au désastre: ses meilleurs amis, Liam et Tricia sont en pleine crise conjugale. La solitude et la déshérence qui en découlent permettent à Joseph, la quarantaine, professeur en sciences sociales et ancienne gloire de la Boxe Française, de nouer avec Sabine, la belle interprète, une relation pleine de promesses... Ces quelques jours vont lui offrir l’occasion de revenir, par petites touches, sur sa trajectoire singulière de métis d’origine antillaise, né et élevé en banlieue parisienne. De se réapproprier les tribulations d’une émigration inscrite dans la geste tumultueuse et brutale de la Martinique. Fort-de-France, Dublin, Paris sont les points cardinaux de ce dense récit ou chacun cherche à retrouver son « pays natal ». De combats physiques en débats d’idées, d’histoires d’amour contrariées en révélations, les ingrédients romanesques ne manquent pas pour nous faire partager le destin d’un héros qui finira par clarifier l’embrouillamini de sa saga familiale et découvrir la clé de son origine. Jusqu’à comprendre, enfin, comment il n’est jamais devenu champion du monde.

 

Bio express.

 

Naissance à Paris 14ème le 20 avril 1962. Enfance entre Montparnasse et la porte de Vanves, puis banlieue : Sarcelles et Poissy.

Bac économique, DUT Sciences Sociales, licence en Psychologie, DESS Sciences de l’Education.

Premières armes : animateur de prévention en ZUP, régisseur club de jazz (le Dunois 13ème), moniteur de Boxe Française (Tours Boxing Club).

Carrière : 􏰀 Directeur pédagogique (organisme de formation et de conseil en pratiques sociales). 􏰀 Consultant pour le Fonds Social Européen (programme d’intégration de jeunes sous main de justice :

République d’Irlande, Royaume-Uni, Italie, Catalogne), 􏰀 Conseiller technique Ministère du Travail 􏰀 Chargé de direction et responsable de formation, Formation Professionnelle des Adultes 􏰀 Responsable Régional de Projets Ingénierie, Formation Professionnelle des Adultes 􏰀 Aujourd’hui : Directeur Centre AFPA, Formation Professionnelle des Adultes

Et toujours : 􏰀 Formateur de travailleurs sociaux : Ecole Supérieure du Travail Social (ETSUP - Paris 14ème)

Sports : Karaté, Full Contact, puis Boxe Française Savate en 2ème série (Gant Jaune, 13 combats, moniteur fédéral). Nautisme, plongée sous-marine.

Voyages en Martinique et Guadeloupe. Deux longs séjours québécois. Plusieurs séjours aux Etats-Unis. Collectionneur de capitales : Athènes, Rome, Lisbonne, Madrid, Londres, Dublin, Berlin, Ottawa, Washington.

Enfants : garçon 15 ans, fille 18 ans et garçon 21 ans.

Lecteur assidu des auteurs américains et antillais.

Et donc : 􏰀 auteur de Négropolitain, éditions Ex-Aequo, nov. 2012 􏰀 auteur de l’Anse de Rospico, éditions Ex-Aequo, mai 2013

 

 

 

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